C’est le conjoint qui apporte la valisette au laboratoire de FIV, située au rez de chaussée du pavillon de la Maternité, dans l’enceinte de l'Hôpital. Il doit se munir d’une pièce d’identité car à toutes les étapes réalisées au laboratoire un contrôle d’identité est réalisé, ainsi que des ordonnances remises par le gynécologue, du consentement en vue de la fécondation in vitro (sans cela, nous ne pouvons pas réaliser la FIV).
Au laboratoire, le sperme est recueilli par masturbation. La dernière éjaculation doit avoir eu lieu 2 à 4 jours avant la FIV, pas plus, et il est important d'avoir eu une bonne hydratation la veille de la ponction (boire au moins 1,5L d'eau) et le matin même (boire 2 grands verres d'eau. Des précisions peuvent être demandées au laboratoire, en téléphonant au 03 20 17 10 10.
Dans la plupart des cas, une partie de l’éjaculat est déposée dans un tube, au dessus d’une solution de macromolécules, et une centrifugation est réalisée. Cela va permettre de séparer les spermatozoïdes les plus mobiles des autres spermatozoïdes et du plasma séminal. Après lavage, c’est cette suspension concentrée en spermatozoïdes mobiles qui va être utilisée pour la mise en fécondation ou l’injection.
Dans certains cas, le nombre de spermatozoïdes est très faible et seul un simple lavage est effectué.
Enfin, pour les patients ayant eu au préalable une congélation de spermatozoïdes d’origine chirurgicale (testiculaire ou épididymaire), une ou plusieurs paillettes de spermatozoïdes sont décongelées et un simple lavage est effectué.
Les seringues contenant le liquide folliculaire sont maintenues à 37°C et vidées une à une dans une boîte de Pétri, afin d’observer la présence des ovocytes, entourés de cellules du follicule (complexes cumulo-ovocytaires ou CCO). Cette observation se fait sur un microscope muni d’une platine chauffante.
Lorsqu’un complexe cumulo-ovocytaire est visualisé dans le liquide folliculaire, il est mis de côté dans une nouvelle boîte de culture qui contient un milieu de culture spécifique, en attente de son utilisation future.
Quand toutes les seringues d’une même patiente ont été vidées et observées, la boîte contenant les CCO est replacée dans un incubateur à 37°C.
Une fois l’observation des liquides folliculaires terminée, une feuille de transmission est remise au conjoint, qui ramène la valisette et la feuille au secrétariat du service de radiologie, avant de rejoindre sa conjointe dans sa chambre.
Lors d’une FIV dite classique, une certaine quantité de la suspension de spermatozoïdes est mise en contact avec les CCO.
Les spermatozoïdes doivent donc faire in vitro ce qu’ils réalisent in vivo : ils doivent traverser les cellules du cumulus qui entourent l’ovocyte. Quelques-uns se fixent sur la zone qui entoure l’ovocyte et l’un des spermatozoïdes va venir fusionner avec l’ovocyte.
Ce n’est que le lendemain de la ponction que l’on va enlever les cellules folliculaires, de manière à observer les signes d’une fécondation.
Une FIV avec micromanipulation diffère d’une FIV conventionnelle par deux étapes.
Les cellules folliculaires qui entourent les ovocytes sont enlevées : seuls les ovocytes qui apparaissent comme matures seront utilisés ; cela permet aussi d’avoir une bonne tenue de l’ovocyte lors de l’étape suivante.
Sous un microscope muni d’un système d’injection, on choisit un spermatozoïde mobile, morphologiquement normal, qui est injecté dans un ovocyte mature, maintenu en place par un système de contention.
Ce n’est que 48 heures après le recueil des ovocytes que nous pouvons dire si un ou des embryons ont été obtenus. La culture embryonnaire est ensuite prolongée jusqu’au 5ème jour post-ponction dans la majorité des cas, jusqu'au transfert ± la congélation.
Dans certains cas, nous pouvons être amenés à vous proposer de réaliser une culture embryonnaire moins longue, jusqu’au 2ème ou 3ème jour après la ponction, en fonction du contexte.
En fonction de la qualité et du nombre d’embryons, certains pourront être transférés (1 ou 2) et les embryons restants, surnuméraires, pourront être vitrifiés si leur développement et leur morphologie répondent à des critères stricts, et uniquement si vous en avez effectué la demande préalablement à la tentative d'AMP.
Si vous avez des embryons qui ont été congelés lors d’une tentative de fécondation in vitro, il sera possible de les décongeler et de les transférer lors de cycles ultérieurs si le transfert initial n’avait pas été suivi d’une grossesse évolutive ou s’il l’a été, quelques années plus tard pour obtenir une seconde grossesse. L’avantage est que le cycle correspondant n’est que peu ou pas stimulé, et qu’on évite la ponction d’ovocyte.
La congélation n’entraîne pas plus de risque d’anomalie chez l’enfant.